Système de réglementation du Nunavik
Le territoire du Nunavik abrite plus de 10 000 Inuits, qui vivent dans des villages côtiers : Kangiqsualujjuaq (George River), Kuujjuaq (Fort Chimo), Tasiujaq (Leaf Bay), Aupaluk, Kangirsuk (Payne Bay), Quaqtaq, Kangiqsujuaq, Salluit, Ivujivik , Akulivik, Puvirnituq, Inukjuak (Port Harrison), Umiujaq, Kuujjuaraapik (Grande rivière de la Baleine) et Chisasibi (une communauté inuite installée dans un village cri situé à l’extérieur du Nunavik).
Les communautés du Nunavik sont situées à des distances variant de 1 500 à 2 500 km au nord de Montréal. Seulement trois des communautés ont des populations de plus de mille âmes. Environ 90 % de la population totale du Nunavik est inuite. Il n’y a pas de routes entre les communautés du Nunavik, ni de routes reliant le Nunavik au sud. Le service aérien fournit le seul transport de passagers toute l’année et de fret en été. Toutes les fournitures nécessaires sont importées par avion. Le coût de la vie au Nunavik est de 69 % plus élevé qu’ailleurs au Québec. Un rapport de 2001 de Statistique Canada sur la récolte et le bien-être communautaire chez les Inuits établit le coût des aliments de base à Kuujjuaq à 2,4 fois le coût des mêmes aliments à Montréal. Les Inuits du Nunavik ne sont pas assujettis à la Loi sur les Indiens et paient toutes les taxes de vente et de revenu fédérales et provinciales au même taux que les autres Canadiens.
La langue des Inuits du Nunavik est l’inuktitut, et elle est parlée et utilisée par presque tous les Inuits, avec un taux de rétention de plus de 95 %. C’est la langue d’enseignement principale dans les écoles de la maternelle à la troisième année et est utilisée exclusivement dans les centres de la petite enfance. Les écoles ont été créées pour la première fois par le gouvernement fédéral dans les années 1950. Cette initiative, jumelée à l’éradication de l’utilisation des chiens dans le mode de vie de la population du Nunavik, a accéléré la transition vers un mode de vie sédentaire. Les écoles sont maintenant sous la responsabilité de la Commission scolaire Kativik, une entité créée en vertu de la Convention de la Baie James et du Nord québécois (CBJNQ).
La Loi sur l’extension des frontières du Québec, 1912 a transféré ce qu’on appelle maintenant le territoire du Nunavik à la province de Québec à condition que les droits autochtones sur le territoire soient reconnus. À la suite des actions entreprises par le gouvernement du Québec pour développer le potentiel hydroélectrique des territoires de la Baie James et du Nunavik, des actions en justice ont été initiées et ont mené à la signature du premier traité moderne au Canada, la CBJNQ. L’administration du territoire du Nunavik, depuis la signature de la CBJNQ en 1975, est organisée en vertu d’un tel traité, qui prévoit des régimes particuliers de gestion des ressources et de la faune, notamment à l’article 23 (Régime environnemental) et à l’article 24 (Régime de chasse et de pêche). Les deux régimes ont été édictés en vertu des lois de la province de Québec et par la création d’organismes consultatifs responsables de la gestion de chaque régime.